HYPERTENSION ARTERIELLE DU CHAT ET DU CHIEN
L’hypertension artérielle est une maladie cardiovasculaire se caractérisant par une élévation persistante de la pression artérielle sanguine (pression exercée par le flux sanguin sur la paroi des grosses artères périphériques à chaque battement cardiaque).
Cette Pression dépend donc à la fois de la fonction cardiaque (débit cardiaque), de la viscosité du sang et de la résistance des parois vasculaires périphériques.
Pour chaque battement, on différencie la pression en fin de contraction du ventricule cardiaque ou PAs pour Pression artérielle systolique et celle de la relaxation cardiaque ou PAd pour Pression artérielle diastolique. Les méthodes de mesures actuelles calculant également la pression artérielle moyenne PAm.
L’hypertension artérielle chez l’animal est méconnue du fait d’une symptomatologie fruste en début d’évolution.
En médecine vétérinaire, c’est une maladie largement sous diagnostiquée. Elle concerne particulièrement les animaux âgés et principalement les chats mais de nombreuses indications existent également chez le chien.
Tout animal malade âgé devrait bénéficier régulièrement d’un bilan sanguin (dépistage de l’insuffisance rénale) et d’une mesure de la pression artérielle (pour dépister l’HTA). Suivant les études, jusqu’à 30 % des chats atteints d’insuffisance rénale chronique ont une hypertension systémique associée.
Les valeurs considérées comme normales chez le chien et le chat sont :
PA systolique: 130-165 mmHg
PA diastolique: 80-120 mmHg
PA moyenne : 95-135 mmHg
Toute élévation persistante de cette pression au-delà d’un seuil fixé à 160 mm Hg est considérée comme pathologique et le risque de complications sur des organes clés comme le cerveau, les yeux, le cœur ou les reins augmente
Quelle est son origine ?
Contrairement à ce qui est observé en médecine Humaine, l’hypertension chez nos animaux domestiques est rarement isolée et sans cause (dite « idiopathique »).
Elle est le plus souvent secondaire à une autre maladie générale.
Elle complique ainsi l’insuffisance rénale aigue ou chronique, des maladies hormonales comme l’hyperthyroidie, le diabète sucré ou encore l’obésité.
Quand doit-on la mesurer ?
Si elle doit systématiquement être mesurée chez tout animal atteint d’une des maladies évoquées supra ; sa mesure « préventive » est indispensable sur tous les animaux agés de plus de 8 ans et doit faire partie du bilan de santé général de base.
Compte tenu du nombre de pathologies pouvant générer une hypertension, sa recherche est un excellent moyen de dépistage précoce de ces mêmes maladies, ce qui permettra une meilleure prise en charge et pourra éviter de nombreuses complications.
Si mon animal est hypertendu ?
Quelque soit sa cause, l’Hypertension peut entrainer des dommages à plusieurs organes fondamentaux dont, en particulier :
– Le cerveau : troubles neurologiques (perte visuelle, troubles de l’équilibre, convulsions…), troubles du comportement…
– L’œil : hémorragie intra oculaires, œdème, décollement de la rétine avec perte visuelle
– Le cœur : surcharge de travail qui aboutit à une hypertrophie cardiaque et des troubles fonctionnels secondaires (souffle, anomalies du rythme…)
– Les reins : insuffisance rénale, défaut de filtration…
– muqueuses : Diverses hémorragies des muqueuses (saignements de nez, sang dans les urines ou les selles…)
Comment la mesure-t-on ?
Plusieurs méthodes de mesures sont désormais à notre disposition. A la clinique vétérinaire de la Boulais nous utilisons un PetMap® qui est un appareil de mesure par méthode oscillométrique.
On utilise un brassard directement relié à un appareil qui le gonfle et dégonfle automatiquement, et enregistre les oscillations de l’onde de pouls en fonction de la pression, ce qui permet les mesures successives de toutes les pressions : systolique, diastolique et moyenne ainsi que de la fréquence cardiaque.
Pour que la mesure soit la plus fiable possible, on essaiera de se mettre dans les meilleures conditions pour ne pas altérer les mesures (surestimation sous l’effet du stress)
Le brassard sera posé au préalable, soit sur un avant-bras, soit à la base de sa queue et laissé libre de tout appareil le temps nécessaire à ce qu’il soit toléré.
Ensuite une série de 5 à 10 mesures seront successivement effectuées, les premières étant souvent biaisées par l’effet du stress, et la moyenne de l’ensemble de ces mesures retenues. Il arrive que l’animal soit hospitalisé à la demi-journée afin de pouvoir réaliser plusieurs valeurs.
Quel est le traitement ?
Plusieurs molécules sont désormais disponibles pour combattre cette hypertension.
Leur choix dépend de l’origine de cette dernière et certaines pathologies (insuffisance cardiaque ou rénale par exemple) pourront nécessiter l’usage de plusieurs spécialités.
Un suivi régulier et une adaptation du traitement seront nécessaire afin d’adapter le traitement.
Mesurer la pression artérielle de nos carnivores domestiques est désormais accessible et considéré comme incontournable lors de leur bilan de santé.
Sa correction permet également d’éviter des lésions majeures sur des organes essentiels.